Olivier et le Petit Peuple
PREMIERE PARTIE
Chapitre 1
Pour Olivier, tout semble avoir commencé avec la grande nuit. Des mois plus tard, il se réveille encore parfois dans un long cri. L’accident est encore si présent, qui lui a ravi ses parents. Il y a tout d’abord le bruit de la tôle écrasée, déchirée, des hurlements inarticulés. Viennent ensuite s’y superposer l’odeur de l’essence qui s’échappe du véhicule et celle, plus difficile à définir, de la peur, du sang et de la mort.
Ensuite, c’est le voyage vers la lumière, l’absence semée ici et là de flashs lumineux comme autant de rencontres éphémères. Commence alors le lent réveil, douloureux au possible ; Les voix qu’il ne reconnaît pas, étouffées, lointaines ; Les odeurs de désinfectant qui lui prennent la gorge. Dans cet enfer, le bruit des machines semble rythmer ses heures et ses jours d’un bip-bip rassurant. Il y a enfin la vérité qu’il lui faut bien entendre ; L’histoire de ce chauffard ivre dont tous les remords du monde ne pourront rien changer.
Olivier a dû tout réapprendre comme un petit enfant. Parler, manger, marcher, plus rien n’était acquis. Il lui a fallu beaucoup de patience et de courage, sans jamais se résigner, avant de pouvoir réintégrer le monde des vivants, cet univers dont il se sent pourtant exclu.
Toutes ces souffrances l’ont marqué. Plus mûr que les autres, il est aussi plus silencieux, comme si au cours de cette longue traversée dans l’obscurité , il avait gagné un savoir, une sagesse qu’il ne devait pas partager. Epris de musique et de lecture, il est surtout avide de liberté, de grands espaces, de nouvelles rencontres avec des gens qui ne sauraient rien de lui et n’éprouveraient à son encontre ni pitié, ni curiosité.
Olivier regarde par la fenêtre les rayons du soleil danser dans le feuillage du gros tilleul. Les chants des oiseaux s’y mêlent. En cette fin du mois de juin, il n’est déjà plus dans la classe aux odeurs de craie et de vieux livres. Il se trouve en fait au cœur de la montagne vosgienne qu’il s’est promis de découvrir tout au long de l’été.
Il faut dire qu’Olivier a quinze ans. Ce sont ses grands-parents qui l’élèvent à présent dans une H.L.M. de La Pallice, quartier pauvre s’il en est de La Rochelle où l’horizon bute de toutes parts sur les hauts immeubles, les silos géants et les cargos rouillés.
La Rochelle, ville double par excellence où il est arrivé bébé. D’un côté, la zone portuaire où il habite, avec ses rues sombres, étroites, anguleuses, rayées des voies désaffectées depuis des lustres de l’ancien chemin de fer, ses taudis sans jardin, où le soleil ne parvient pas, qui font place à des tours couvertes de tags déclinés à l’infini dans la gamme des teintes noires et grisées où s’agglutinent des jeunes désœuvrés face à de rares commerces aux rideaux de fer baissés tôt. Des vieux à la solitude pesante semblent errer à la dérive, agrippés à leurs cabas en plastique ou à leurs sacs à main. Des gamins, chichement vêtus, jouent au bord des trottoirs. Des clochards se pressent contre leurs chiens assis sur des morceaux de carton dans quelques recoins abrités. Dans leurs regards, dans tous les regards en fait, une détresse, une résignation sans fin, comme cet océan si proche et si loin d’eux pourtant. Honte, souffrance, rage, crainte, rejet, autant de sentiments qu’ils portent à fleur de peau et les tiennent sous leur coupe , prisonniers, en dehors du temps, du progrès. Il y a aussi le bruit : Hurlements des avions de l’aéroport trop proche, crissement des pneus des voitures sur la quatre voies qui affleure le quartier, pétarade des pots d’échappements trafiqués des mobylettes. Les plages dorées de sable doux, les hôtels particuliers plus élégants les uns que les autres, les rues délicatement pavées de pierre tendre, inutile de les chercher ici.
La ville blanche et rose repose un peu plus loin, enracinée profondément dans son histoire. Les jardins paysagers ou privatifs font place à des ruelles bordées d’arcades où les gens, endimanchés, se pressent devant des vitrines chargées, alléchantes, aguichantes. Sur le vieux port, flâneurs et passants pressés se côtoient dans la plus grande indifférence. Les amoureux qui passent sous la grosse horloge ne sont guère troublés que par le feulement des véhicules qui semblent glisser sur l’asphalte de l’avenue. Les bateaux de plaisance balancent leurs gréements avec fierté dans l’air vivifiant. Tourne le manège aux chevaux de bois restaurés avec art pour le plaisir des petits et des grands. Ici règne une ambiance festive que rien ne semble devoir troubler. Quant à la cathédrale, vieille dame noble et imposante, son parvis n’abrite plus qu’un rare promeneur, qu’un visiteur curieux. On lui a fait perdre ses lettres de noblesse en lui ôtant son rôle de mère protectrice ; La mendicité est désormais bannie dans cette partie de la cité. Chacun doit être gai, chacun doit être beau… Tourne la vie !
Pour marquer son anniversaire et sa renaissance, les grands-parents d’Olivier ont décidé de casser leur tirelire, de lui offrir un peu de ces économies de toute une vie si péniblement acquises. Une guitare, il en rêvait secrètement depuis des années, mais cet endroit qu’il ne connaît pas, perdu dans la forêt, d’où viennent tous les siens, au nom étrange, il l’a d’emblée paré de toutes les magies. Que de découvertes, d’aventures l’attendent là-bas…
La cloche sonne enfin. Autour de lui, tout reprend sa place brusquement dans le raclement des chaises bousculées à la hâte et le murmure des élèves. Plus que trois heures de cours dans ce lycée tout gris, tout triste, où il se demande comment peut bien pousser le gros arbre de la cour. Dans cinq heures, ils seront dans le train. Niort, Poitiers, Paris, Nancy, Lunéville, Raon l’Etape. Dans sa tête, les noms des villes défilent à toute allure. Terminus. Aller chercher la voiture de location. Se mettre en route pour Pierre Percée. Découvrir la vieille maison. S’installer… Il est parvenu au deuxième étage sans bien savoir comment. Il n’a rien vu de l’escalier raide, ni du long couloir étroit. Dernière leçon d’anglais. Enfin, si l’on veut car chacun semble bien dissipé sous le regard exceptionnellement indulgent du répétiteur. Olivier soupire doucement en s’asseyant. En dépit des mois de rééducation, les cicatrices qui balafrent son corps dégingandé d’adolescent poussé trop vite, fragile roseau malmené dans un ouragan qu’il n’a pu maîtrisé, sont encore bien douloureuses en fin de journée. Mais bon, en comparaison de tout ce qu’il a déjà enduré…
A cette heure, mamie doit être en train de fermer l’appartement.
Olivier et le Petit Peuple
- Tome 2 -
PREMIERE PARTIE
Chapitre 1
Dès le lendemain, Olivier et Jasmine descendent ensemble la rue Stalingrad jusqu'à leur arrêt de bus. La fatigue de leur aventure se fait bien un peu sentir mais l'air est doux encore et les premières feuilles d'automne voltigent nonchalamment autour d'eux. Pas besoin de se parler. Juste profiter de l'instant et de la compagnie.
- Jasmine, l'an passé, avec le déménagement, le lycée et tout le reste, l'anniversaire d'Alain est un peu passé à la trappe. Attends-toi à ce que mamie vous y convie en toute discrétion, Alain et ses parents bien sûr, mais aussi toi et tante Mimi, surprise oblige.
- Qu'est-ce qu'un anniversaire, Olivier ?
- La fête du jour de notre naissance.
- Ah. C'est un peu un non-sens, non ? Les âmes sont beaucoup plus âgées que cela…
Jasmine est toute songeuse…
- Dis, Olivier, et mon anniversaire, quand le fêterons-nous ?
Bonne question. Difficile de dire devant les autres : « Joyeux premier anniversaire Jasmine ! » à une jeune fille qui en paraît presque dix-sept.
- Quelle est ta saison préférée ?
- Je ne connais pas vos saisons. Tu sais bien qu'elle n'existent pas chez nous.
- Mince ! C'est juste… J'imagine que celle qui se rapprocherait le plus de chez toi serait la fin du printemps. Pourquoi ne serais-tu pas née à la fin du printemps ? Toutes les fleurs sont écloses. Il fait bon. Le ciel en cette saison allume ses étoiles filantes à la fenêtre de nos yeux… Cela t'irait bien.
Jasmine sourit. Les fées, comme les jeunes filles, sont sensibles à la poésie des mots comme à celle des instants.
- Entendu. Va pour le solstice du 21 juin !
- Comment as-tu réussi à t'inscrire au lycée sans papier ?
- Un peu de poudre magique par ci, par là, et personne n'y a prêté attention jusqu'à présent. Je ne devais pas rester longtemps, tu sais.
- Oui, mais là ce serait bien quand même, on ne sait jamais. En tous cas, si nous voulons réussir le tour de passe-passe de t'inscrire sur les registres de l'état civil, il va nous falloir davantage qu'un peu de poudre de fée.
Jasmine est toute déconfite. Inquiète un peu aussi. Olivier a raison. Elle le sait. Mais comment faire ? Nul parmi le Petit Peuple n'a jamais eu besoin de documents d'identité !
- Olivier, qu'allons-nous faire ?
- Je ne sais pas. Laisse-moi le temps d'y penser un peu, tu veux ?
Ils sont arrivés au croisement qui file sur Raon l'Etape ou sur La Trouche. Sur la petite place, le bus vient de se garer. Il est temps de se hâter un peu. A travers la vitre, Alain leur adresse de grands signes et de joyeux sourires. Belle insouciance qui leur fait chaud au coeur.
Le conducteur qui les connaît un peu ne jette même pas un coup d'oeil à leurs cartes tendues. Un vrai regard et un sourire, cela vaut toutes les poignées de main et c'est quand même plus sympathique de bon matin qu'un rapide contrôle.
A l'intérieur, les adolescents chuchotent, comme s'ils hésitaient encore à sortir des brumes de leurs rêves. Certains somnolent pour terminer une nuit commencée trop tard…
Le bus avale quelques kilomètres en multipliant les arrêts. Personne ne prête attention au paysage qui défile dans la grisaille d'un jour qui tarde un peu à se lever. Personne.
Cette longue berline noire garée le long du bas côté, presque en équilibre sur le talus, on dirait pourtant bien celle de Mordard. Arrêtée tous feux éteints, sans clignotant ni warnings pour la faire remarquer, dangereux au possible.
Olivier qui machinalement relève la tête à ce moment-là n'a que le temps de l'apercevoir debout et figé près du véhicule en train de tendre deux doigts vers lui en murmurant… quoi ? Une incantation ? Olivier ne peut s'empêcher d'avoir un sursaut de recul pendant qu'un éclat de satisfaction illumine soudain le regard de son professeur.
Nul ne réagit autour de lui. Peut-être son imagination a-t-elle tout inventé. Peut-être a-t-il rêvé.
Jasmine et Alain font semblant de se chamailler une écharpe. Dira… Dira pas… Olivier se laisse aller contre le dossier. Dira pas… Dommage…
- Dis donc Alain, Jasmine m'a fait part d'un léger souci… Elle ne figure sur aucun registre d'état civil. Elle n'a ni carte d'identité, ni passeport, ni rien qui prouverait son existence. Il va falloir se creuser les méninges, et vite !
- Ah !
Fin du jeu. Alain a abandonné l'écharpe aux mains de Jasmine. Il réfléchit.
- Le mieux serait d'utiliser nos capes en peau de caméléon pour nous glisser dans la mairie de Raon l'Etape pendant les heures d'ouverture puis d'attendre le départ des employés pour rectifier le registre.
Cet air canaille qu'il prend, comme si tout cela n'était qu'une vaste farce ! Pour un peu, Olivier en rirait.
- Tu oublies un détail. Les naissances sont inscrites dans l'ordre d'arrivée des nouveaux-nés dans le registre. Avec des numéros qui se suivent. Comment intercaler la naissance de Jasmine sans que cela se voit ? Il n'y aura aucun espace libre attendant son inscription dans le grand livre !
- Moi j'ai bien une idée…
La jeune fée semble rêveuse.
- Rappelle-toi, Olivier, quand nous étions à La Rochelle et que nous avons unis nos pendentifs, nous avons réussi à faire un saut dans l'espace-temps qui nous a fait revenir tous les trois. Si nous allions à la mairie en nous dissimulant et qu'à la nuit tombée nous unissions à nouveau les médaillons en pensant très fort à une date dans le passé, peut-être pourrions-nous nous rendre à la date adéquate et tout simplement écrire mon nom à la suite des autres naissances du jour.
- Brillante idée ! J'adore !
Pour un peu, Alain qui s'est redressé sauterait partout dans le bus.
- En tous cas, les enfants, n'imaginez même pas y aller sans moi, je veux être de la partie !
- Bien. Nous ferons cela demain soir, inutile de trop tarder. Tu diras à tes parents que tu dors à la maison pour préparer un cours. Nous emporterons les capes au cas où il y aurait un gardien dans les locaux, mais nous partirons du Cottage et nous y reviendrons directement. Tant qu'à utiliser la magie des médaillons… Un peu de discrétion ne sera pas du luxe. En attendant, motus, ce n'est pas la peine de tenter le diable et par ici les murs ont des oreilles.
Alain et Jasmine, qui n'ont pas vu Mordard debout à côté de sa voiture caché dans la pénombre des arbres, se regardent, interloqués. Décidément, Olivier a de drôles d'idées ce matin.
Olivier et le Petit Peuple
- Tome 3 -
PREMIERE PARTIE
-
Chapitre 1
L'installation du Petit Peuple sur Ignota Terra demande peu de temps.
Elfes, fées, lutins et nains reprennent un peu leur souffle et quelques couleurs sur leurs visages aux traits tirés, regardent tout autour d'eux avec curiosité.
Les fées lissent leurs longs cheveux et leurs ailes chiffonnées qu'une brise légère vient soulever avec délicatesse.
Ainsi donc c'est ici qu'ils vont vivre…
Les animaux mythiques, eux, ne sont pas attardés.
Aussitôt libérés du Monde d'En-Bas, ils se sont enfuis pour aller investir les profondeurs de la forêt.
Des myriades d'oiseaux chantent dans les feuillages et sautillent sur les branches sans oser encore s'approcher d'eux.
Pour l'instant, ils observent les nouveaux arrivants.
Le soleil joue à travers les grands arbres. Il inonde une fougère, un filet d'eau chantant, une feuille vernissée.
La magie du Petit Peuple est puissante.
Un coup de baguette magique, un peu de poussière de fée, un charme murmuré, suffisent parfois à bâtir un abri ou un palais.
Ils trouvent leur place naturellement dans ce décor féerique.
Ils s'y fondent et s'y intègrent comme une évidence, comme si leur place avait été inscrite ici depuis des temps immémoriaux.
La minuscule grotte par laquelle ils sont arrivés a remplacé l'Arbre aux fées.
Les bulles dans lesquelles naissent les fées s'accrochent désormais aux stalactites de son plafond, protégées des pluies et des tempêtes.
La petite plage intérieure de sable doux a pris la place de la chambre secrète.
Hêtra y a déjà placé sa table, ses instruments et les grimoires les plus secrets.
Enfin, elle en a verrouillé les deux entrées y donnant accès à l'aide d'un puissant rituel, se réservant le droit d'en accorder l'entrée ou bien de l'interdire.
Olivier, quant à lui, est partout à la fois sans se fixer à aucun endroit en particulier.
En compagnie de Merlin et de Clément, il passe d'un peuple à l'autre, distribuant généreusement conseils et encouragements.
- N'oubliez pas de rendre invisibles les villages et les royaumes. Nous ne savons pas si l'endroit est habité.
- Entendu, Olivier ! Et toi, tu ne te construis pas d'habitation ? Aimerais-tu que nous t'aidions à bâtir ta maison ?
- C'est vraiment gentil, les amis, mais je ne sais pas encore où je m'installerai.
Étonnant d'ailleurs ce flottement qui l'étreint.
Et si, finalement, sa place n'était pas ici ?
Le Petit Peuple s'active dans tout le secteur.
Quelques instants plus tard, aucune personne qui n'y aurait pas été expressément invitée ne peut plus distinguer aucune de leurs constructions.
Si un promeneur venait à passer dans le bois, il ne verrait que la nature environnante où foisonnent les fougères, les lamiers, les ronciers et les champignons au milieu des arbres et, plus bas, après avoir longé le ravin du ruisseau, deux mignonnes petites cascades, l'une agrémentée d'un bassin ressemblant à un écrin de verdure, tout tapissé de mousses, de lichens, de lierres et d'une explosion de fougères aux espèces variées, la seconde, plus sobre, fruit d'un ruisseau jouant en escaliers.
- Parfait !
Maintenant qu'il n'a plus à s'inquiéter pour eux, il va pouvoir essayer de comprendre de quoi il retourne et où ils sont.
Il est à mi-pente dans le talus quand il entend un bruit de pas plus haut.
- Mince ! Qu'est-ce que cela encore ?!
Olivier grimpe sans bruit, s'accrochant aux troncs et aux branches tombantes, aux tiges des fragons.
Un homme d'un certain âge se promène le long de la ravine en faisant attention de ne pas chuter quinze mètres plus bas.
Il est vêtu d'un pantalon de couleur sombre, d'une parka et de solides chaussures de montagne.
Autant d'habits que l'on porterait sur Terre pour aller en forêt...
Olivier le voit fourrager dans les feuilles à l'aide de son bâton de marche en marmonnant.
On dirait qu'il cherche quelque chose.
Olivier tend l'oreille. Il l'entend sans pouvoir toutefois distinguer ce qu'il dit.
Il lui faut prendre le risque de s'approcher encore, d'aller à sa rencontre.
- Bon sang de bois ! C'est pourtant la saison. Il devrait bien y avoir quelques girolles ici.
Les champignons !
Ils s'en sont faits un festin en arrivant…
Le vieux n'a pas ses yeux dans sa poche.
- Dis-donc, gamin, tu peux sortir de là, je ne te mangerai pas !
Vu !
- Bonjour, monsieur !
- Tu n'as pas de panier ?
- Non.
- Bon. Bizarre. Tant pis !
Olivier l'observe en cherchant à comprendre…
Cet homme qui le questionne parle français !
- Monsieur, cela va peut-être vous semblant étrange mais... Où suis-je ?
Le regard du vieux se fait plus amical.
- Es-tu perdu, mon gars ?
- On peut le dire !
- Tu es en Gironde, en forêt de Bieujac, près de la Grotte des Poupettes.
- Je vois. Merci infiniment. Belle journée à vous !
Et Olivier s'éloigne sans demander son reste.
- Curieux gamin !
Le vieil homme le suit un instant du regard avant de retourner à sa quête initiale.
Olivier, lui, a besoin de comprendre.
Apparemment, ils sont toujours sur Terre.
La longue marche dans le Monde d'En-Bas n'a servi qu'à faire sortir le Petit Peuple des Domaines, à le ramener tout entier dans le monde des hommes.
Pourquoi ?
Heureusement qu'il a demandé à ses amis de se protéger !
Pour le coup, il s'en voudrait presque de les avoir ainsi mis en danger.
- Il faut que j'en parle à Merlin !